Je me laits de croissance, tu te laits demi-écrémé, il se yaourte de croissance, vous vous supplémentez en fer...

Ton médecin recommande lait/yaourt de croissance jusqu'à 6 ans.

Le pédiatre remplaçant du pédiatre (qui arbore également Kinderarz sur son ordonnance, c'est dire si... en fait je ne sais pas : s'il a une expérience européenne ? Allemande ? S'il est bilingue ? Rien ?) m'a dit que je pourrai passer au lait demi-écrémé après 1 an.

Son pédiatre lui a conseillé le lait de croissance jusqu'à 3 ans. Elle pense continuer, après négociation avec son compagnon, jusqu'à 2 ans. Mais elle demandera à la pédiatre d'une très bonne amie (Petit jeu pour les lecteurs précis : complétez vous-même les métonymies : la pédiatre du fils de, le médecin de ta fille, etc.)

L'ex-pédiatre de mon zouzou (ex- pour des raisons qui mériteraient un billet à elles-seules, mais qui entament la valeur accordable à ses propos) m'a dit que le lait de croissance était inutile après 10 mois - que c'était pour les mères qui veulent que leur bébé fasse polytechnique, que sucré, il favorisait l'obésité et donc que si vraiment je voulais que mon zouzou fasse polytechnique il fallait que je choisisse le lait de croissance non sucré (enfin, c'était peut-être pas exactement ça mais c'était pas loin).

Une amie m'a dit qu'il fallait du lait entier, que tendantiellement nos zouzous avaient une alimentation insuffisamment grasse quand le lait maternel est, lui, bien gras, et qu'ils en ont besoin nos zouzous (surtout pour se renforcer avant les premiers frimas).

En attendant d'autres sources multiples et variées, je tombe sur ce communiqué du Collège National des Généralistes Enseignants de 2010, qui indique que le lait de croissance après un an n'a pas de bénéfice démontré, et qu'il est bien cher : 

Communiqué presse CNGE - Utilisation des laits de croissance

http://www.cnge.fr/article.php3?id_article=1337

publié le jeudi 18 février 2010

Le Collège National des Généralistes Enseignants ne recommande pas la prescription de laits de croissance pour les enfants âgés de 1 à 3 ans

Les laits de croissance, commercialisés en France pour les enfants âgés de 1 à 3 ans, ont des avantages théoriques par rapport au lait de vache. Ils sont notamment enrichis en fer, en acides gras essentiels et ont une moindre teneur en protéines. Ils sont commercialisés avec un prix en moyenne 3 fois supérieur à celui d’un lait habituel. En revanche, ils sont très peu utilisés dans les autres pays occidentaux et ne sont pas recommandés par la majorité des sociétés scientifiques, ni par l’OMS1.

Les données scientifiques sur ces laits ne montrent pas de bénéfice lié à la supplémentation systématique en fer. Ils ne préviendraient ni le risque infectieux ni les troubles de la croissance et il n’y aurait pas d’autre avantage identifié à la supplémentation en fer. Concernant l’ajout systématique d’acides gras essentiels, les données sont insuffisantes. La diminution de l’apport protéique n’a pas non plus d’intérêt démontré après l’âge d’1 an.

Compte tenu de leur composition, les laits de croissance pourraient être utiles chez les enfants à risque de carence martiale. Toutefois, cet intérêt est souvent limité par leur coût, car ce risque est plus fréquent dans les environnements socio-économiques difficiles2.

Etant donné l’absence d’argument scientifique démontrant le bénéfice de la prescription systématique des laits de croissance, le CNGE recommande une adaptation individuelle de la prescription des laits selon le contexte de l’enfant.

1. Organisation mondiale de la santé. Principes directeurs pour l’alimentation des enfants de 6 à 24 mois qui ne sont pas allaités au sein. 2006 (44 pages).

2. Tabone M, Vincelet C. Précarité et santé en pédiatrie : expérience du centre de bilans de santé de l’enfant de Paris. Arch Pédiatr 2000 ;7:1274-83.

Ce communique s’appuie sur l’article Saint-Lary O, Jami A, Ouazana A.

Existe-t-il aujourd’hui des arguments scientifiques pour conseiller l’usage des laits de croissance ? exercer 2009 ;88:123-6.

Vincennes, le 18 février 2010

Contact Presse :

Professeur Pierre Louis DRUAIS

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Docteur Vincent RENARD

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