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Un gilet en peau de zouzou
24 mai 2011

Mère indigne, ou la fièvre du jeudi après-midi

Oh là, là. Votre zouzou n'était pas bien ce jeudi matin là. Pas bien du tout. Il s'est réveillé tout grognon, vous lui avez donné à manger, et puis vous l'avez recouché, en vous disant que la crèche, ça pouvait être pour plus tard (en plus vous seriez tranquille pour prendre votre douche). Il a redormi 3/4h, et là, oh, tristesse ! Il a pleuré, pleuré. Bon, ok, vous lui avez nettoyé le nez et le zouzou déteste (déteste) que vous lui nettoyiez le nez. Mais là, il a pleuré, gémit, pleuré, gémit. Alors quand il s'est un peu calmé, vous l'avez mis dans la poussette en vous disant qu'il aimait bien quand elle roulait - et comme ça, vous pourriez l'emmener à la crèche, il commençait à être temps. Peut-être qu'à un moment vous vous êtes dit qu'il était un peu chaud. Mais le zouzou a toujours le crâne chaud. De fait, dans la poussette il était calme. Arrivés à la crèche, il était un peu éteint, vous avez dit que vous le trouviez un peu chose et l'une des dames vous a demandé s'il avait de la température - à quoi vous avez répondu quelque chose comme un "humph" qui avait l'air d'un non. A ce moment il s'est retourné et a attrapé un objet, ce qui vous a un peu rassurée, la journée avait commencé.

Tout ça pour dire que quand la directrice de la crèche a laissé un message dans l'après-midi, vous n'aviez pas encore entendu le message que vous aviez déjà attrapé votre sac pour partir du boulot. Bon, peut-être même que vous aviez déjà commencé à faire votre sac avant en espérant faire une petite sieste avant d'aller le chercher - et c'est alors que vous avez vu le message sur votre portable, mais là, vous avez accéléré la cadence et rappelé sur le chemin. "Il avait 38,5 ce matin et 39,5 cette après-midi, avec des petits boutons, sans doute une virose" - le ton de la directrice est rassurant, vous traduisez virose = maladie due à un virus, mais 39,5 tout de même ! Votre zouzou n'avait jamais eu de fièvre. Vous culpabilisez déjà un peu de n'avoir pas pris sa température le matin et de l'avoir laissé comme ça le matin. Vous repassez rapidement par chez vous, vous n'avez MEME pas le numéro du pédiatre sur vous, c'est dire que les voies de la culpabilité sont infinies. Un coup de fil au secrétariat, le pédiatre n'est pas là, ni son remplaçant, mais celle qui partage son cabinet pourra peut-être... "Si vous arrivez avant 16h20, je peux vous prendre, ensuite, j'enchaîne les consultations". Il est déjà 16h05 - c'est peu probable... Et pourtant, comment faire sinon ? Trouver un autre pédiatre ? Est-ce que ça peut attendre le lendemain ? Appeler Sos-médecins ou quelque chose comme ça ? De toute façon, vous êtes déjà repartie, pour tenter le coup. Vous prenez vos clefs pour refermer la porte, déjà claquée. Argh ! Le mauvais trousseau de clefs ! Vous vous voyez déjà à la porte de chez vous avec un zouzou fiévreux dans les bras, sans biberon s'il a faim ou soif, le temps qu'un autre membre du foyer rentre...

Pas le temps de vous torturer, vous tentez déjà d'atteindre l'objectif n°1 : arriver à temps chez le pédiatre. Vous courez avec vos talons instables vers la crèche. A un feu rouge, vous appelez une voisine (vous avez son numéro depuis le départ à la maternité, quand elle a gardé l'aîné) pour voir si elle pourra vous accueillir à votre retour - oui, et elle pourra même tenter de voir l'aîné à l'école quand elle ira chercher ses enfants - l'aîné reste lui à un atelier informatique.

Vous courez, récupérez le zouzou sous le regard navré de celles qui s'en sont occupé dans la journée - il est en couches transpirant dans un transat, il fait chaud, très chaud, d'autres bébés pleurent. Est-ce parce qu'elles sont occupées qu'elles vous transmettent les informations de la journée du bout des lèvres ? ("Il n'a pas beaucoup mangé, à passé son temps à dormir et se réveiller). Il faut le rhabiller, vite, vite. Il est content de vous voir mais un peu assommé, yeux brillants, effectivement sur le torse une constellation de petits boutons roses. Vous courez presque, slalommez entre les passants dans les rues encombrées de promeneurs et n'arrivez chez le pédiatre... que vers 16h35. Il y a déjà quelqu'un dans la salle d'attente, aucune chance. Vous attendez quand même - d'abord, vous avez dit que vous alliez tenter d'être là... et puis... on ne sait jamais, elle pourra peut-être vous prendre après.

Et l'histoire ne se finit pas trop mal - déjà le zouzou n'est pas trop abattu, dans la salle d'attente, il manipule avec beaucoup d'intérêt votre paquet de kleenex, qui se répandra sur le sol du cabinet de la pédiatre. Car elle pourra vous recevoir et tester si le fond de gorge rouge de votre bambin est bactérien ou non. C'est non, ça veut dire que c'est viral, du paracétamol sinon rien. Test pas très agréable pour le zouzou, qui vomit une partie de ce qu'il avait avalé dans la journée, sucs gastriques acides sur gorge enflammée en prime. Mais le tout est plutôt rassurant.

En sortant, vous avez appelé la voisine qui avait pu récupérer les clefs de chez vous auprès de l'aîné. Le zouzou n'est pas très en forme (le lendemain, il fera une sieste de 3h le matin et une de 4 (quatre) heures l'après midi), mais il mangera, dormira bien la nuit, et la fièvre tombera rapidement.

Bref, vous vous êtes sortie victorieusement d'une virôse compliquée d'un oubli des clefs à l'intérieur.

Vous êtes fière.

En revanche, deux jours après, vous décidez de faire une petite sieste l'après-midi, vous êtes un peu fatiguée. Vous avez un peu mal à la tête. Et au dos. Et à la gorge. C'est normal d'avoir si froid alors qu'il semble faire chaud dehors ?

 

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La vache ! Mais c'est pas une fiction ! On reconnaît tout le monde...
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